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Recycler les plantes abandonnées ?



Rue Rangoli et Racines, partenaires solidaires et engagés, proposent des solutions

 

Le 21 juin dernier, à Paris, Rue Rangoli s’est associée à l’association Racines, pépinière engagée, pour une opération solidaire de vente de plantes récupérées, requinquées et proposées à la vente à prix libre. Au-delà du recyclage de plantes, ce partenariat avait pour objectif de sensibiliser à l’impact écologique et environnemental de la production des végétaux en France. Retour sur cette journée, et ce partenariat, avec Juliette Pham Tran et Morgane Bechennec, co-fondatrices de Racines - Pépinière engagée, et Patricia Lavocat, fondatrice de Rue Rangoli, promoteur du Upcycling design, éco-responsable et solidaire.

 

Une vente à prix libre Rue du Cherche midi

Au numéro 74 de la rue du Cherche Midi, Morgane et Juliette s’affairent devant la boutique Rue Rangoli pour installer sur le trottoir plantes vertes et bouquets de fleurs séchées. De son côté, Patricia Lavocat, met à disposition vases, cruches et poteries chinés et vendus dans sa boutique d’Upcycling design. Ils viennent sublimer les petites et (très) grandes plantes, prêtes à trouver un nouveau foyer d’adoption. Parmi elles, on compte des géraniums, des herbes aromatiques, une clématite, deux lauriers roses, un érable, un lilas, etc.  La vente solidaire et écologique de plantes recyclées, à prix libre, peut commencer !

 

Les passants s’arrêtent intrigués par cette façade qui fleurie à vue d’œil. Morgane et Juliette échangent avec enthousiasme avec les premiers clients. Elles donnent le nom des plantes et expliquent leur origine. Les plantes sont généralement récupérées chez des fleuristes engagés, dans la rue, ou comme ce matin, à quelques pas de la boutique, chez des particuliers avec balcons ou terrasses qui vident leur appartement. Plus important, elles sensibilisent sur la démarche qu’elles ont initiée il y a deux ans : « proposer à des personnes en situation de fragilités socio-économiques une démarche d'agriculture sociale, de proximité, respectueuse de l’environnement ».

 

A l’origine du projet Racines, une démarche d’insertion sociale et écologique inscrite dans la durée

C’est en 2021 que le projet germe. Les deux jeunes femmes sont alors travailleuses sociales en Ile de France. Elles interviennent auprès de personnes ou familles en difficulté dans des bidonvilles, des squats, de jeunes en précarité. Au bout de plusieurs années d’expérience, elles sont frustrées de ne pas pouvoir travailler dans la durée avec les ménages qu’elles accompagnent, « de prendre le temps ». Elles regrettent également la bureaucratisation progressive de leur métier, avec l’impératif de « rentabilité », qui les obligent à passer plus de temps sur des dossiers administratifs qu’à travailler avec les personnes. Le déclic se fait lors de la visite d’un chantier d’insertion en agriculture urbaine en Seine-Saint-Denis. L’adhésion du public est totale et les bienfaits sur les personnes sont vérifiés. Les étapes vont très vite s’enchainer.

 

Fin 2021, elles signent une rupture conventionnelle avec leur employeur et créent l’association Racines qui allie travail de la terre et action sociale. « Le mot racines, au pluriel, est important pour nous » explique Juliette. « Il évoque à la fois les racines au sens des végétaux et des êtres humains, l’idée de se ré-enraciner ailleurs ». « Nous voulions aussi un nom qui ne soit pas difficile à prononcer dans d’autres langues : joli et pas long » complète Morgane.

 

Si elles connaissent bien le travail social, elles doivent gagner en compétence en agriculture urbaine. En 2022, les deux complices se forment auprès de l’association veni-verdi qui a plus de 20 ans d’expertise dans ce domaine et réalisent des stages dans des chantiers d’insertion en agriculture urbaine. Leur projet se précise. Il évolue vers le projet de développement d’une pépinière urbaine de quartier. « Notre objectif était d’avoir un lieu de production de plants écologiques dans un quartier et à partir de ce lieu de créer du lien social ». Racines est accompagné par le programme Émergence de France Active qui les aide dans le montage de leur projet et la recherche de financement.

 

Bientôt, une serre pépinière au sein d’un quartier de logement social à Paris

Fin 2022, Pépins production, lauréat d’un appel à projets de la ville de Paris en agriculture urbaine, leur propose de partager un terrain situé au centre d’un quartier HLM dans le 20e arrondissement de Paris. Là, elles disposeront dès septembre prochain, d’un terrain de 2000 m2 où elles projettent d’installer une serre pépinière non chauffée. Elles souhaitent produire des petits plants à partir de graines ou de boutures, qu’elles pourront utiliser dans le cadre d’ateliers participatifs mais aussi les vendre, en fonction de la production, pour alimenter leur trésorerie. Elles contribueront, avec Pépins production, a l’animation de ce quartier d’habilitation à travers l’aménagement des espaces avec des bacs de culture. Elles espèrent aussi contribuer à créer du lien social au sein de la résidence et au-delà avec l’ouverture des espaces verts à l’extérieur de ce quartier, situé à proximité des écoles. Une attention sera portée aux enfants à travers des actions de sensibilisation à la nature et à l’environnement, via les plantes. Des activités seront également proposées aux personnes âgées, notamment celles en situation d’isolement identifiées par le bailleur social.

 

Des ateliers participatifs à destination des personnes en fragilité

En attendant de disposer de ce lieu et de boucler leur plan de financement, elles organisent des ateliers participatifs avec des familles, des femmes et des hommes isolés dans les espaces extérieurs de centres d’hébergement et des accueils de jour à Stains ou Paris.  « On rencontre l’équipe et on co-construit avec les personnes un projet qui allie construction, plantation de fleurs et de légumes, décoration en nous adaptant toujours aux personnes qui sont présentent » précise Juliette. Pour Morgane « Ce qui nous distingue c’est de travailler avec des personnes en fragilité : on développe une démarche du ‘aller-vers’ et nous sommes très flexibles ». « On arrive à 9h : on prépare des tisanes avec les herbes aromatiques plantées dans le jardin avec les habitants. On attend que les personnes arrivent. Chacun est libre de venir au moment qu’il souhait dans l’intervalle de 2h à 2h30 que dure l’atelier ».

 

 

 

Depuis mai 2022, Racines a organisé plus de 30 ateliers. Des projets d’ateliers sont aussi en cours de montage avec des associations pour des femmes victimes de violences à Paris ou des structures d’accueil pour personnes handicapées.

 

Récupérer les plantes pour leur donner une seconde vie

 

En parallèle, l’association organise régulièrement la collecte de plantes récupérées principalement dans les poubelles des cimetières ou chez des fleuristes sensibles à la démarche écologique et environnementale. Un projet expérimental de tri et de recyclage dans les cimetières vient d’ailleurs d’être lancé avec la Ville de Stains. Des bacs de tri ont été construits avec le réemploi de palettes et installés dans les différents points de collecte : un bac sert à recycler les plantes, un second les pots en plastiques et un dernier pour les déchets verts qui serviront de compost. Forte de cette expérimentation avec la ville de Stains, l’association Racines pourrait proposer ce projet à la ville de Paris.

 

Les plantes rescapées sont généralement rempotées avec de la terre achetée à une association d’agriculture urbaine « Paysan urbain » et des pots également recyclés. Elles sont ensuite soit utilisées dans le cadre des ateliers participatifs soit proposées à la vente à prix libre, pour permettre à chacun de les acheter selon son budget, lors de manifestations ponctuelles annoncées sur le compte Instagram de Racines. C’est dans le cadre de cette initiative que s’inscrit la vente du jour en partenariat avec Rue Rangoli.

 

Un partenariat avec des valeurs communes et des complémentarités

Ce partenariat entre Racines et Rue Rangoli est né d’un constat. Il n’existe pas à Paris de lieu de collecte et de recyclage de plantes. En effet, Patricia Lavocat a été sollicitée par une entreprise pour récupérer des orchidées. Une fois fanées, les plantes sont mises à la poubelle et remplacées par de nouvelles. Pour des raisons logistiques, Rue Rangoli n’a pas les moyens de récupérer ces plantes afin de les recycler. Après quelques recherches, elle contacte Pépins production qui la met en contact avec Racines, qui était en train de se lancer dans un projet de pépinière de quartier.

 

Dès la première rencontre, l’idée d’une collaboration entre Racines et Rue Rangoli parait évidente tant les deux acteurs partagent les mêmes valeurs sociales et écologiques. Pour Morgane « Patricia à une démarche honnête. Par exemple, elle propose peu de textile car il n’est pas toujours facile d’identifier ou de maîtriser le process ». Juliette poursuit : « ce que nous avons bien aimé chez Rue Rangoli, au-delà des complémentarités comme l’écologie ou le réemploi, c’est que chaque objet à une histoire. Patricia à une connaissance fine des artisans qu’elle accompagne, notamment à l’international ».

 

« Pour ma part, précise Patricia, j’ai été très vite séduite par l’idée d’une ressourcerie de plantes, associée à une démarche sociale et thérapeutique auprès de public fragiles ».

 

Par ailleurs, l’approche pédagogique et la sensibilisation du grand public et des consommateurs sont parties intégrantes de leur projet respectif. Racines rappelle que « le nombre de pépiniéristes producteurs en circuit-court est en baisse en France et qu’il est important de sensibiliser aux enjeux environnementaux, notamment l’origine des plantes, en privilégiant le local ». Pour Rue Rangoli qui promeut les vertus du upcycling, « il faut sensibiliser à la réduction des déchets et à la durée de vie des produits. En utilisant des matériaux déjà existants, l'Upcycling permet de réduire la consommation de ressources naturelles et d'énergie nécessaires à la production de nouveaux produits. En transformant des objets destinés à être jetés en de nouveaux produits utiles. On peut contribuer à réduire la quantité de déchets qui finissent dans les décharges et les océans. »

 

Enfin, le lien social et la proximité sont aussi des objectifs partagés. « La boutique Rue Rangoli permet la rencontre, elle contribue à la vie du quartier dans un rapport non marchand comme les ateliers, les dons (livres), le troc, etc. » apprécie Morgane. Quant à Patricia, elle souligne « Racines de fédérer les gens habitants d’un quartier autour d’un projet en agriculture urbaine, de les faire se rencontrer et contribuer par ce biais à la vie de quarter qui manque tant dans nos grandes villes ».

 

En fin d’après-midi toutes les plantes ont trouvé preneur à l’exception de trois gros pots. Mais une potentielle cliente a mis une option sur le Lilas, nom porté par sa petite fille. Quant aux deux grands lauriers roses, les copropriétaires de l’immeuble d’à côté vont se concerter le soir même autour d’un apéro pour les accueillir dans la cour de la copropriété.

 

A suivre…

Juliette et Morgane attendent avec impatience l’ouverture de leur serre pépinière en septembre prochain qui sera le début pour elles de nouvelles aventures à suivre, tout comme leurs prochaines ventes, sur leur site internet ou leur compte Instagram. Racines est également à la recherche de bénévoles pour mettre en œuvre leurs différents projets. Avis aux amateurs bricoleurs et/ou aux mains vertes !

 

De son côté, Patricia continue de développer ses partenariats avec des artisans engagés. Ses objets, actions et le programme de ses prochains ateliers participatifs sont également à découvrir sur son site web, ses réseaux, Instagram et FaceBook.

 

Après le succès de la première vente solidaire et engagée de plantes au sein de la boutique Rue Rangoli, une prochaine édition sera programmée à la rentrée. Les partenaires réfléchissent aussi à d’autres projets communs, comme la structuration d’une filière de collecte de plantes auprès des entreprises, hôtels et particuliers.

 

 

Contacts :

 

Racines, Pépinière engagée : bonjour.racines@gmail.com

Rue Rangoli : p.lavocat@rue-rangoli.com